Expos aux Abattoirs
L'imagination au pouvoir
Les Abattoirs consacrent une exposition exceptionnelle à Jean-Charles de Castelbajac (né en 1949), créateur de mode visionnaire et artiste protéiforme. Présentant près de 300 œuvres, vêtements, objets de design, dessins, photographies, ‘’L’Imagination au pouvoir’’ est une invitation à découvrir les multiples facettes d’un artiste à l’inventivité sans limite.
Si la mode est son médium de prédilection, Jean-Charles de Castelbajac est avant tout un créateur inclassable tant son travail est la fusion unique de différentes expressions artistiques. Détournements et collaborations sont au cœur de sa pratique et font du dialogue un mode de création en soi : entre l’art, la mode, la musique, entre l’histoire, le sacré, la pop culture et l’enfance. Explorateur du monde, témoin de son époque et de ses innombrables facettes, l'artiste nourrit très tôt sa carrière d’une quête de liberté, d’une indiscipline assumée, faisant du vêtement à la fois une œuvre, une armure et une parure. Échappant à toute définition figée et se jouant des décloisonnements, son œuvre transgresse les codes et témoigne d’un regard incisif porté sur une époque en mouvement.
La mode comme médium artistique
Proclamation de la puissance de l’imagination, l’exposition met en avant les différentes dimensions d'un travail commencé dès la fin des années 1960 et poursuivi jusqu’à aujourd'hui. À travers un parcours thématique foisonnant et immersif, ponctué d’installations réalisées spécialement pour les Abattoirs, Jean-Charles de Castelbajac, créateur tout terrain, propose un voyage presque initiatique dans son univers. Utilisation de matériaux dits pauvres – l’upcycling –, accumulation, collage, hybridation sont autant de gestes et d’expérimentations jouant d’allers-retours entre la mode et l’art, qui résonnent avec les recherches des grands mouvements de l’histoire de l’art, dont l’Arte Povera, le Nouveau Réalisme ou l’art conceptuel. Vêtements, dessins, photographies, objets de design et accessoires révèlent ainsi sa capacité à transformer les matières et les idées, afin de proposer un espace de réflexion à la fois artistique, historique et sociétal – un art total, en somme.
L’art et la mode ne font qu’un chez Jean-Charles de Castelbajac. Cette alliance nourrit de riches collaborations qui, avec sa gamme chromatique si reconnaissable, en ont fait sa signature : Robert Malaval, Keith Haring, Cindy Sherman ou encore Bettina Rheims, Robert Mapplethorpe, Olivero Toscani et Lady Gaga, côtoient chez ce créateur tout terrain André Courrèges, Max Mara, Ligne Roset ou encore des commissions liturgiques pour les Journées Mondiales de la Jeunesse et la réouverture de Notre de Dame de Paris. Ces rencontres avec ses ‘’contemporains’’, dont certaines sont rejouées dans cette exposition, sont le manifeste de la virtuosité joyeuse d’un artiste qui ne cesse de se réinventer. C’est cette capacité à imaginer une autre idée de la mode qui est au cœur de cette exposition, la première dédiée à ce médium aux Abattoirs.
Biographie
Créateur et artiste avant-gardiste, Jean-Charles de Castelbajac a anticipé ce qui constitue aujourd’hui les bases de la nouvelle création : l’art et la mode, le détournement, le principe d’accumulation, et les collaborations.
Son travail pluridisciplinaire, art, mode, design, se décline autour d’une gamme chromatique courte, bleu, jaune, rouge, dont l’une des plus belles représentations a été d’habiller le Pape Jean-Paul II, les évêques et les prêtres pour les JMJ de 1997.
Passionné par l’héraldisme, la science des armoiries, la vexillologie, la science des drapeaux, la sémiotique, l’étude des signes, le pop art et le monde de l’enfance, son art et sa mode réunissent ces dualités : l’épique, l’histoire, les traditions et l’alternatif.
Il commence sa carrière de créateur, à la fin des années 1960, aux côtés de sa mère et crée la société Ko & Co à Limoges. Son premier vêtement manifeste est un manteau coupé dans sa couverture de pensionnaire ainsi que des vêtements en serpillère lançant ainsi le concept de l’upcycling. Il fonde ensuite la maison Jean-Charles de Castelbajac en 1978.
En 1974, il co-fonde la marque ICEBERG, pour laquelle il dessine en 1979 les premiers pulls cartoons. L’année suivante, en 1975, il entame une collaboration fructueuse avec la maison prestigieuse Max Mara et, grâce à son fondateur Achille Maramotti, débute bientôt une collection d’art contemporain, témoin de la richesse de ses passions. Avec Max Mara, il créé pour ‘’Sportmax’’, une ligne inspirée par le sport, puis développe au cours des années 1980 le décloisonnement entre l’art et la mode qu’il avait déjà entrepris, de manière inconsciente, dès le début de sa carrière.
Dès les années 80, il anticipe le décloisonnement actuel entre l’art et la mode par de multiples collaborations avec des artistes de toutes disciplines lors de ses défilés : musiciens, photographes et plasticiens. Ainsi il a réalisé avec Miquel Barceló, Ben et Robert Combas des robes tableaux, avec Robert Mapplethorpe, Keith Haring et Cindy Sherman les invitations de ses défilés, avec Xavier Veilhan et Pierre Bismuth les décors de ses défilés, et avec Malcolm McLaren et Pedro Winter la musique de ses défilés.
À partir de 1980, il pratique le principe d’accumulation avec des objets du quotidien, comme des gants ou des ours en peluches, sous forme de manteaux, de vestes et de canapés.
En 1986, il est exposé au Fashion Institute and Technology de New-York. En 2006, au Victoria and Albert Museum de Londres, puis au Musée Galliera à Paris en 2007.
En 1993, il réalise deux collections pour Courrèges.
Également artiste, il crée une fresque de 3700 m2 pour l’aéroport d’Orly à Paris en 2015. En septembre 2018 il réalise une œuvre monumentale pour la Biennale de Paris au grand palais.
De 2018 à 2022, il est directeur artistique de United Colors of Benetton. Son travail artistique fait l’objet d’une exposition intitulée Le Peuple de demain à la galerie des enfants du Centre Pompidou en 2021-2022, présentée au West Bund Museum de Shanghaï et au Centre Pompidou Malaga en 2023.
En 2022, il est également présent au Mobilier national avec la scénographie de l’exposition No taste for bad taste retraçant les 40 ans de design français, et avec une carte blanche intitulée “L’atour d’assises”, articulée autour des styles français.
En juin 2024, il installe une sculpture pérenne de 15 mètres en treillage Boulevard Saint Germain à Paris, sur le mur de la Société de Géographie, appelé « L’Ange Géographe ».
Il a été choisi par le diocèse de Paris pour imaginer les vêtements et ornements liturgiques pour la réouverture de Notre-Dame de Paris en décembre 2024.
@jcdecastelbajac
www.jeancharlesdecastelbajac.com
Assemblages
Prendre soin des choses
Dans le cadre du programme « Gestes. Arts et savoir-faire en Occitanie », les Abattoirs présentent l’exposition « Assemblages. Prendre soin des choses », une relecture à la fois historique et contemporaine d’un geste qui traverse les collections des Abattoirs et les époques : l'assemblage.
L’assemblage est la combinaison d’objets ou d’éléments détournés, parfois même de rebuts, le plus souvent issus de la vie quotidienne. Technique ancestrale traditionnelle utilisée dans de nombreuses régions du monde, elle apparaît en tant que pratique artistique en Occident au début du XXe siècle, dépassant les disciplines plus académiques de la peinture ou de la sculpture. Mêlant glanage et accumulation d’artefacts inhabituels pour l’art, cette technique produit des œuvres échappant à toute classification et fait dialoguer des réalités hétéroclites. La nature des matériaux récupérés (bâches, tissus, sacs, outils, restes animaux, archives papier ou vidéo et vestiges en tous genres), leurs modes de prélèvement et d’assemblage (cousus, collés, cloués, rapiécés) sont des ingrédients spécifiques à chaque artiste. Leur cohabitation, souvent bricolée, fait apparaître de nouvelles entités, plastiques et poétiques, qui peuplent des mondes inventés. Si Pablo Picasso, Georges Braque, Louise Nevelson ou encore les dadaïstes font figure de précurseurs, dans leur sillage, de nombreux artistes se sont à leur tour emparés de l’assemblage, comme du reflet de l’évolution de notre rapport aux objets, entre réaction au développement de la société de consommation et soin des choses où s’incarnent les histoires et les mythes.
À travers les œuvres des collections des Abattoirs, l’exposition propose de découvrir toute la multiplicité d’un geste qui transcende l’objet lui-même et dont la signification et l’esthétique varient selon les époques et les cultures. Croisant les expérimentations d’artistes de différentes générations, des représentants du Nouveau réalisme (Gérard Deschamps, César, Mimmo Rotella) et de l’art informel (Manolo Millares, Antonio Clavé), aux créateurs d’aujourd’hui comme Diego Bianchi, Kenia Almaraz Murillo ou Floryan Varennes, aux boro du Japon, aux savoir-faire traditionnels de la marqueterie ou du tapis de lirette et à leurs interprétations contemporaines, le parcours offre une immersion dans la diversité de cette pratique et des enjeux qu’elle soulève. Dans un syncrétisme de formes et de récits, les œuvres trouvent, enfin, une résonnance particulière là où se pose avec évidence la question de notre rapport aux choses, et le besoin d’aller vers une relation à elles plus sensible amenant à leur conservation, leur réparation et leur réutilisation.
Du secret des réserves aux expositions, une même ambition anime les musées, garants de la préservation de collections qui sont autant d’assemblages d’œuvres, de temporalités, de regards sur le monde.
Avec les œuvres de Kenia Almaraz Murillo, Louisa Babari, Babi Badalov, Rina Banerjee, Marion Baruch, Renate Bertlmann, Pierre Bettencourt, Diego Bianchi, Marcel Broodthaers, Alberto Burri, Pia Camil, César, Antoni Clavé, Delphine Dénéréaz, Gérard Deschamps, Daniel Dezeuze, Mimosa Echard, Fabrice Hyber, Horst Egon Kalinowski, Julien Langendorff, Manolo Millares, Marie-Claire Messouma Manlanbien, Louise Nevelson, Edith Raymond, Mimmo Rotella, Néstor Sanmiguel Diest, Marie Sirgue, Daniel Spoerri, Jean Tinguely, Floryan Varennes
En partenariat media avec

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